7 lettres d'Olivia Harvard

7 lettres
Olivia Harvard
Éditions Hachette
400p, 18 euros.
Résumé : Une lettre est glissée sur le corps sans vie de Colton Crest. L'assassin offre au meilleur ami de la victime, Eliott, un jeu cruel : un jeu de piste pour lui faire découvrir la raison de l'absence de Colton le mois précédant son décès, et comprendre comment il aurait pu empêcher le funeste destin de son ami. Eliott se lance à la recherche de ces six autres lettres disséminées.
Mon avis : Si vous aviez envie de lire ce livre, je ne vous recommande pas de lire ce qui va suivre. Ou en fait, si je vous le recommande, ça vous évitera de dépenser 18 euros inutilement.
J'en profite pour remercier les éditions Hachette et le site NetGalley pour m'avoir donné accès à ce livre. Malheureusement, mon retour n'est pas des plus positifs. Je ne vais pas passer par quatre chemins : j'ai détesté ce livre.
Pour vous en parler, je commencerai par citer un auteur que j'affectionne énormément : Eric-Emmanuel Schmitt. Il écrit dans ses mémoires à la fin de La Part de l'autre : "On commence toujours par être un raté. A part Rimbaud. Parce que l'adolescent rêve, parce qu'il ne fait pas ce qu'il faut, parce qu'il pose la barre trop haut... Comme mon héros, j'ai passé mes dix-huit ans à imaginer que j'écrivais le livre définitif ou la symphonie ultime qui me vaudrait l'acclamation des mes contemporains et l'aval de la postérité. On débute tous avec ce genre de sottises..."
Je cite ce passage dans lequel moi-même je me suis reconnue (je vous l'ai dit moi aussi j'écrivais à 18 ans) parce que l'autrice a cette âge. Et comme le dit si bien Eric-Emmanuel Schmitt, on commence tous par un raté. Ce qui est vraiment le cas ici : du style, à l'intrigue, aux personnages. Je le dis clairement : jamais je ne pourrais conseiller ce livre en librairie. Je ne pourrais jamais regarder un client en face et lui dire : lancez-vous. 

Déjà à cause du style. Parce qu'il n'y en a pas. Quand on réfléchit au moment où on rencontre les écrivains, nous, élèves français, au premier moment où on entend ce mot "d'auteur", c'est à l'école. Et qu'est-ce qu'on fait à l'école ? On étudie leur style. C'est pourquoi il est impensable pour moi de penser un roman sans m'arrêter dessus. Ici, rien. Ce sont juste des mots enchainés les uns après les autres, comme lorsqu'on parle. Et s'il n'y a pas de style, il y a des maladresses. Sans arrêt. A en rire, à en pleurer. J'en ai même pris une en photo, la plus énorme que j'ai vue, pour pouvoir la partager ici. La voilà :
"Quand Colton avait disparu, les parents de Lydia avaient été furieux. Leur fille était effondrée à cause d'un garçon ! [...] Heureusement, quand Colton avait été assassiné, la situation avait changé et la colère des Potter s'était transformée en culpabilité."
 Donc oui, heureusement que Colton est mort, sinon les parents de Lydia seraient toujours furieux, ce serait bien embêtant...

Passons maintenant à l'intrigue. Colton a donc été assassiné, le meurtrier laisse derrière lui des lettres où il se vante que personne ne connaissait le vrai Colton, etc. J'ai lu beaucoup de commentaires comme quoi ce livre est un très bon thriller. Pour avoir lu de très bons thrillers, je vous assure que ça n'en est pas un. Je pense qu'il ne faut pas du tout être adepte de thrillers pour employer ce mot ici. Plusieurs fois, le meurtrier laisse des notes où il y a marqué : COLTON CREST A DISPARU DEPUIS LONGTEMPS. Je n'ai toujours pas compris en quoi cette phrase est menaçante, angoissante, utilisez l'adjectif de votre choix. Si je devais comparer l'intrigue à quelque chose, ce serait aux sept saisons de la série Pretty Little Liars. Ceux qui ont tout regardé comme moi comprendront de quoi je parle. A la fin, il n'y avait plus aucune cohérence. C'est comme pour l'assassin. Quand le nom est révélé, j'ai rigolé pendant 5 minutes. Encore une fois aucune logique, comme un cheveu sur la soupe. Un peu comme quand on apprend qui est Gossip Girl à la fin des six saisons...

Si je n'arrête pas de comparer ce roman avec des séries américaines pour adolescents/jeunes adultes, c'est parce que le livre est rempli de tous les clichés américains qu'on trouve dans ces séries. A les regarder, ça ne me dérange pas. A les lire, ça m'a vite lassé. C'est une tournure de phrase, ce sont des gestes répétés encore et encore dans les teen movies, ce sont ces adolescents toujours fourrés dans un diner ou qui achètent des cafés à cinq dollars alors qu'ils n'ont jamais d'argent. C'est ce que je reproche le plus à ce roman et à l'autrice. Ce roman n'importe quel adolescent pourrait l'écrire. Il n'a pas d'identité, pas d'âme. C'est répéter, réécrire ce que les adolescent admirent mais sans talent.

Pour conclure, parce qu'il faut toujours une conclusion, j'ai lu quelques chroniques pour essayer de comprendre. Parce que si vous regardez d'autres chroniques, ce ne sont que des éloges. Pour la mienne, on pourrait parler d'éloge funèbre car je compte bien enterrer ce livre au plus profond de ma mémoire jusqu'à l'oublier. Dans beaucoup de ces chroniques, j'ai beaucoup souri parce que nombre de personnes ont écrit : à destination de la jeunesse mais peut aussi être lu par des adultes. Oui la littérature jeunesse peut être apprécié par les adultes, ce n'est pas un crime. Je vous recommande même d'en lire parce qu'on trouve de merveilleux bijoux dans cette littérature riche et colorée. En revanche, 7 lettres n'en fait définitivement pas partie. C'est un énième texte Wattpad que j'ai tenté et c'est un énième texte que j'ai détesté. Conclusion définitive : Wattpad et moi ne sommes pas amis.

 Ma note : 1/5
Note de la fin : Vous allez vous dire, deuxième chronique qu'elle fait et c'est encore un coup de gueule. J'avais prévenu, je suis une râleuse. En réalité, je trouve cela plus difficile de parler de ce que j'ai vraiment aimé. J'ai eu mon premier coup de coeur pour la rentrée littéraire il y a quelques jours et j'aimerais vraiment en parler ici mais pour l'instant ce que je veux dire se résumé à : c'est parfait, lisez-le. Voilà, donc je vous dis à bientôt, le temps que je développe un peu tout ça.

Commentaires

  1. je suis d'accord, il est toujours plus difficile de trouver des arguments pour un livre qu'on a aimer, adorer, parfois citer des passages qu'on a particulièrement aimer peut aider ;)
    je ne connaissais pas le livre dont tu viens de parler et je n'ai pas envie de le connaitre maintenant, par contre, je suis curieuse de connaitre ton coup de coeur ;)

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    1. Ah oui moi qui aime les citations, j'y penserai ^^
      Il s'agit de La vraie vie d'Adeliene Dieudonné chez Iconoclaste, je vais attendre qu'il soit sorti pour le chroniquer :)

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